La fore de doderlein est un terme qui désigne l’ensemble des lactobacilles qui envahissent la zone vaginale. Egalement appelée microbiote vaginale, la flore vaginale a été, en1892, découverte par le gynécologue allemand Albert Döderlein. Elle faite partie de la flore globale humaine.
Le type et la quantité de bactéries présentes dans la flore vaginale ont d’importantes implications sur la santé générale des femmes. Les bactéries primaires colonisatrices d’une personne saine sont appelées les lactobacillus. L’acide lactique qu’elles engendrent consiste à la protection du vagin contre l’infection par des espèces pathogènes.
Flore de dordelein : un groupe aussi varié que divers
Le terme flore de doderlein n’était accordé, à l’origine, qu’au bacille Lactobacillus acidophilus vaginalis. Ultérieurement, des études ont permis de comprendre que ce microbiome était plus varié. Suite à la découverte d’Albert Döderlein du premier bacille de la flore vaginale, d’autres membres de cet écosystème ont également été découverts.
A leur nombre, on recense des espèces comme L. cellobiosus, L. leichmanii, L. delbrueckii, ou L. salivarius. Chez certaines femmes, on retrouve certaines bactéries comme L. plantarum, L. brevis, L.jensenii et L. casei. On a Lactobacillus crispatus, Lactobacillus gasseri, Lactobacillus jensenii et Lactobacillus iners au nombre des espèces dominantes.
Flore de doderlein : des organismes fortement bénéfique pour la santé
La flore de doderlein constitue un biofilm sur la muqueuse vaginale. Ces bactéries présentent un effet bénéfique sur la santé du vagin, par le fait qu’elles empêchent la propagation, l’adhérence ou la croissance d’autres microorganismes.
Plusieurs mécanismes ont été reconnus, à savoir la concurrence pour les nutriments, la production de substances antimicrobiennes (bio surfactants, bactériocines et peroxyde d’hydrogène) et la sécrétion d’acides organiques.
Les lactobacilles de la flore de doderlein vont également inhiber la propagation des pathogènes par la concurrence pour la co-agrégation, l’exclusion stérique et les récepteurs.
Flore de doderlein : production de substances inhibitrices
Les lactobacilles ont été considérés comme les portiers de l’écosystème vaginal, dès la première description de la flore par Döderlein. On a pu démontrer qu’ils ont inhibé la croissance in vitro de microorganismes pathogènes comme Staphilococcus aureus, P. bivia, Peptostreptococcus anaerobius, Neisseria gonorrhoeae, Mobiluncus spp, Gardnerella vaginalis, Escherichia coli et Baacteroïdes fragilis.
D’une manière générale, il est admis que cela est surtout réalisé par l’action de l’acide lactique. De plus, les lactobacilles participent à la prévention de la colonisation à long terme du vagin en s’affiliant aux cellules épithéliales vaginales. Cela permet de diminuer le nombre d’agents pathogènes capables de coloniser l’épithélium vaginal.
La production de peroxyde d’hydrogène constitue un mécanisme important pour l’activité antimicrobienne de plusieurs espèces de Lactobacillus. Le H2O2 est un agent oxydant qui est toxique pour la majorité des microorganismes anaérobies. Il a été rapporté que 75% des femmes en bonne santé sont colonisées par des lactobacilles qui produisent du peroxyde d’hydrogène.
Les lactobacilles engendrent une variété de substances qui empêchent le développement des bactéries Gram-positives et Gram-négatives. Les substances inhibitrices sont les acides organiques, le peroxyde d’hydrogène et les bactériocines. Ces composés peuvent, non seulement, diminuer le nombre de cellules bactériennes viables, mais également affecter le métabolisme bactérien, ainsi que sa production de toxines.
La flore de doderlein crée des peptides antimicrobiens dits bactériocines. Ce sont d’importants mécanismes de défense contre les microorganismes envahisseurs. L’activité antimicrobienne des Lactobacillus tient du potentiel transmembranaire diminué, mais également au gradient de pH produit par l’immunité des cellules hôtes. Les bactériocines ne présentent pas d’activité cytotoxique ou hémolytique. Elles ne provoquent pas d’irritation vaginale, ce qui convient entièrement à l’usage humain.
Flore de doderlein : arrêt des sites d’adhérence
Pour les sites de fixation bactérienne sur les surfaces épithéliales génitales, l’inhibition compétitive constitue un autre mécanisme d’action pour cette flore. Les Lactobacilles annoncent un panel d’adhérence, ce qui leur autorise à adhérer à la surface de l’épithélium vaginal. Ils comprennent les acides lipoteichoÏques et protéiques. Lactobacillus gassen et Lactobacillus acidophilus utilisent plutôt des glycoprotéines comme sites d’adhérence.
Flore de doderlein : perfectionnement des défenses immunitaires
La flore microbienne naturelle du tractus génital préviennent contre les infections microbiennes par l’immunité acquise et innée. Le système immunitaire inné reconnait les modèles moléculaires en relation aux pathogènes.
La reconnaissance d’un échantillon moléculaire en lien avec un pathogène par le système immunitaire inné provoque une séquence d’événements qui conduit à la génération de cytokines pro-inflammatoires et l’activation du système immunitaire acquis (lymphocytes T et B).
Comme les cellules phagocytaires, les lectines à liaison au mannose et les défensines, les sécrétions vaginales présentent des facteurs solubles. Les cellules épithéliales vaginales ont un rôle essentiel dans le développement de l’infection microbienne par l’interaction hôte-microbe.
Flore de doderlein : les conséquences d’un déséquilibre
Au moins une fois dans leur vie, presque toutes les femmes vont souffrir d’une infection urinaire, d’une infection vaginale à levures ou d’une vaginose bactérienne. Un déséquilibre dans la flore vaginale est la cause principale de ces problèmes vaginaux. Autrement dit, l’équilibre vaginal est perturbé soit par la prolifération de levures ou de mauvaises bactéries, soit par une diminution des bonnes bactéries.
La prolifération excessive de microbes nuisibles et la réduction des bonnes bactéries présentent souvent une corrélation. Au cas où cela se produit, votre corps peut lutter contre l’infection et se retrouver dans un équilibre sain. Il se peut également qu’il ait besoin d’une aide extérieure sous la forme d’un changement de style de vie, de produits qui contiennent des probiotiques ou encore de médicaments.
L’équilibre entre les bactéries nuisibles et bénéfiques est très fragile. Si le pH n’est pas suffisamment acide, un déséquilibre se produit. Le pH doit se situer entre 3,8 et 4,5. Au cas où le vagin n’est pas suffisamment acide à cause d’une pénurie de lactobacilles, les « mauvaises » bactéries et les champignons peuvent se multiplier plus que d’habitude. La vaginose bactérienne et le muguet (causé par des levures du genre Candida) constituent des exemples d’infections qui peuvent se produire.
Les changements hormonaux en lien avec la grossesse, une toilette intime inappropriée et le tabagisme constituent les facteurs externes ou physiologiques qui peuvent accroitre le risque d’un déséquilibre dans la flore de doderlein et, en conséquence, provoquer une infection.
Le stress, les rapports sexuels non protégés et l’utilisation de contraceptifs peuvent également nuire à la microflore vaginale. Les dispositifs intra-utérins, les adoucisseurs de tissus, les sous-vêtements trop serrés ou synthétiques, ainsi que la piscine ou le saune peuvent constituer des facteurs de risque.